Eva Joly, la candidate venue du froid
Bosseuse, courageuse, intègre... Le quotidien norvégien Aftenposten ne tarit pas d'éloges sur l'ancienne magistrate. La Franco-Norvégienne représentera Europe Ecologie–Les Verts à la présidentielle de 2012, ayant largement devancé Nicolas Hulot lors de la primaire organisée par le parti.
C’est une candidate "verte" à plus d’un titre qui vient de battre Nicolas Hulot, un habitué des médias, pour représenter Europe Ecologie–Les Verts(Eelv) à l'élection présidentielle de 2012. Eva Joly se distingue en effet de la plupart des personnalités politiques en France. Perçue comme honnête, courageuse et intègre, elle incarne la lutte contre la corruption et contre le culte malsain de l'argent. Elle est l'une des rares à oser contredire le pouvoir : le président Sarkozy et sa clique, bien sûr, mais aussi ceux qui dirigent l'industrie nucléaire ou celle de l'armement, ainsi que le libéral Fonds monétaire international (FMI), l'Union européenne (UE) ou encore les potentats africains. L'objectif principal d'Eva Joly est d’instaurer une société plus juste où les citoyens sont au premier plan, et non la "sphère financière". Elle veut également faire le ménage dans les institutions françaises qui, à son avis, ne fonctionnent pas bien. En instituant une nouvelle république, la sixième du genre.
Eva Joly est atypique. Originaire de l'ancien quartier ouvrier de Grünerlökka, à Oslo, elle a suivi un parcours politique peu banal. Elle explique elle-même que ce sont ses voyages dans différents pays en voie de développement pour l'Agence norvégienne d'aide au développement (Norad) qui l'ont poussée à faire de la politique afin de pouvoir faire bouger les choses. Elle avait dans un premier temps envisagé de se joindre au centriste François Bayrou, mais ce fut un flirt de courte durée. En revanche, le coup de foudre a été immédiat lorsqu'elle a été recrutée par Daniel Cohn-Bendit, l'icône de Mai-68. Comme l'affirme l’un de ses camarades de parti, elle est née verte puisqu'elle est norvégienne.
Eva Joly est donc entrée toute fraîche en politique lors de la campagne électorale pour les européennes de 2008-2009. Elle a alors commencé à sillonner la France. Son passé de juriste internationale et son statut de superstar médiatique se sont révélés précieux. Mais c’est par son attitude qu’Eva Joly se démarque de l’immense majorité de ses collègues français : elle ne se place jamais sur un piédestal, elle a une remarquable capacité d’écoute, enregistre tout ce qui se dit pour pouvoir l’utiliser ultérieurement et travaille de manière collective. Ce qui pousse bien des gens à lui proposer gratuitement leurs services.
Lors des élections européennes de 2009, les écologistes ont obtenu un score historique de plus de 16 % des suffrages et Eva Joly a été élue au Parlement européen. Là aussi, elle était novice, mais elle a vite appris puisqu’elle a été élue meilleure parlementaire de l'année un an plus tard. Ses collègues constatent qu'elle ne baisse jamais les bras lorsqu'elle est convaincue d’avoir raison. Ce qui est d’ailleurs le plus souvent le cas. C'est d'ailleurs peut-être ce qui a donné à ses collègues les plus proches cette idée insensée : pourquoi ne se présenterait-elle pas à la présidentielle ? Après un temps de réflexion, elle a accepté – même si son enthousiasme n'était pas débordant au départ.
La partie n'était pas d'emblée gagnée, ni auprès de ses collègues, ni auprès des électeurs. A l'extrême droite, Marine Le Pen voulait lui interdire de se présenter, puisqu'elle n'était française que par mariage. Le scepticisme était considérable, et l'un de ses premiers débats télévisés s'est révélé catastrophique. Mais l'ambiance devient tout autre lorsque Eva Joly va à la rencontre des électeurs en province. Elle sait alors fasciner son auditoire, sans note et sans monter la voix. "J'ai un accent quand je parle, mais on me comprend", dit-elle. Et on ne dénichera aucun cadavre dans son placard. Surtout qu'elle arrive à point nommé. Le fait qu'elle soit une femme protestante, prophète de l'éthique, constitue un avantage de taille après le scandale Strauss-Kahn.
C’est une candidate "verte" à plus d’un titre qui vient de battre Nicolas Hulot, un habitué des médias, pour représenter Europe Ecologie–Les Verts(Eelv) à l'élection présidentielle de 2012. Eva Joly se distingue en effet de la plupart des personnalités politiques en France. Perçue comme honnête, courageuse et intègre, elle incarne la lutte contre la corruption et contre le culte malsain de l'argent. Elle est l'une des rares à oser contredire le pouvoir : le président Sarkozy et sa clique, bien sûr, mais aussi ceux qui dirigent l'industrie nucléaire ou celle de l'armement, ainsi que le libéral Fonds monétaire international (FMI), l'Union européenne (UE) ou encore les potentats africains. L'objectif principal d'Eva Joly est d’instaurer une société plus juste où les citoyens sont au premier plan, et non la "sphère financière". Elle veut également faire le ménage dans les institutions françaises qui, à son avis, ne fonctionnent pas bien. En instituant une nouvelle république, la sixième du genre.
Eva Joly est atypique. Originaire de l'ancien quartier ouvrier de Grünerlökka, à Oslo, elle a suivi un parcours politique peu banal. Elle explique elle-même que ce sont ses voyages dans différents pays en voie de développement pour l'Agence norvégienne d'aide au développement (Norad) qui l'ont poussée à faire de la politique afin de pouvoir faire bouger les choses. Elle avait dans un premier temps envisagé de se joindre au centriste François Bayrou, mais ce fut un flirt de courte durée. En revanche, le coup de foudre a été immédiat lorsqu'elle a été recrutée par Daniel Cohn-Bendit, l'icône de Mai-68. Comme l'affirme l’un de ses camarades de parti, elle est née verte puisqu'elle est norvégienne.
Eva Joly est donc entrée toute fraîche en politique lors de la campagne électorale pour les européennes de 2008-2009. Elle a alors commencé à sillonner la France. Son passé de juriste internationale et son statut de superstar médiatique se sont révélés précieux. Mais c’est par son attitude qu’Eva Joly se démarque de l’immense majorité de ses collègues français : elle ne se place jamais sur un piédestal, elle a une remarquable capacité d’écoute, enregistre tout ce qui se dit pour pouvoir l’utiliser ultérieurement et travaille de manière collective. Ce qui pousse bien des gens à lui proposer gratuitement leurs services.
Lors des élections européennes de 2009, les écologistes ont obtenu un score historique de plus de 16 % des suffrages et Eva Joly a été élue au Parlement européen. Là aussi, elle était novice, mais elle a vite appris puisqu’elle a été élue meilleure parlementaire de l'année un an plus tard. Ses collègues constatent qu'elle ne baisse jamais les bras lorsqu'elle est convaincue d’avoir raison. Ce qui est d’ailleurs le plus souvent le cas. C'est d'ailleurs peut-être ce qui a donné à ses collègues les plus proches cette idée insensée : pourquoi ne se présenterait-elle pas à la présidentielle ? Après un temps de réflexion, elle a accepté – même si son enthousiasme n'était pas débordant au départ.
La partie n'était pas d'emblée gagnée, ni auprès de ses collègues, ni auprès des électeurs. A l'extrême droite, Marine Le Pen voulait lui interdire de se présenter, puisqu'elle n'était française que par mariage. Le scepticisme était considérable, et l'un de ses premiers débats télévisés s'est révélé catastrophique. Mais l'ambiance devient tout autre lorsque Eva Joly va à la rencontre des électeurs en province. Elle sait alors fasciner son auditoire, sans note et sans monter la voix. "J'ai un accent quand je parle, mais on me comprend", dit-elle. Et on ne dénichera aucun cadavre dans son placard. Surtout qu'elle arrive à point nommé. Le fait qu'elle soit une femme protestante, prophète de l'éthique, constitue un avantage de taille après le scandale Strauss-Kahn.
12.07.2011 | Vibeke Knoop Rachline | Aftenposten
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